Baghera nous a quittés le samedi 28 octobre 2017


Je n’ai pas eu la force de le publier plus tôt, la douleur et le chagrin ont été trop intenses.
Une joggeuse l’a trouvée ce samedi matin, allongé contre mon portail, comme s’il avait voulu se trainer jusqu’à la maison.
Il respirait encore, elle a sonné pour me demander si c’était mon chat.
Il était 11h, combien sont passés devant, ce matin-là, sans s’en soucier ?
Merci, Emmanuelle, grâce à vous il n’est pas mort tout seul dans la rue.
Claire, une amie et voisine bénévole, toujours fidèle au poste, nous a de suite emmenés chez le véto.
Baghera, que je ne pouvais pas toucher habituellement, s’est laissé soulever et poser dans la boite de transport.
Sa température et sa tension étaient trop basses, les instruments de mesure ne se déclenchaient pas.
Les vétos et leurs assistantes ont tout fait pour le réchauffer, le soulager, le ramener.
Il avait perdu connaissance, apparemment la voiture avait dû le heurter en pleine tête, pas de sang, pas de traces, mais vraisemblablement un traumatisme crânien important.
J’en ai lâchement profité pour le caresser et l’embrasser, pauvre petit chat allongé sur la table d’examen, au chaud sous la couverture et sur le coussin chauffant, l’encourageant à lutter, à ne pas m’abandonner, lui rappelant tout ce qu’on devait encore vivre ensemble.
Il a repris conscience dans l’après-midi, essayant même de griffer les mains qui le soignaient
Mais dans la soirée, son cœur a lâché
Peut-être était-ce mieux ainsi.
Comment soigner un chat intouchable ?
Avec quelles séquelles aurait-il dû vivre ?
Baghera, vous en avez sûrement entendu parler si vous nous suivez depuis le début.
C’était ce beau chat noir, récupéré à 4 mois dans un refuge, souffrant d’une peur panique de l’humain, surtout des mains.
Autant dire un des « symboles » de l’asso.
Après un an passé dans une première famille d’accueil, Sandrine, il était arrivé chez moi fin mars 2015, suite au déménagement de Sandrine.
La cohabitation n’a pas toujours été facile, il a dû s’habituer à moi, à mes chats, aux chatons que j’accueillais aussi quelques semaines en FA à l’époque, à ma nièce hébergée quelques mois, à l’enfermement dans la cage de transport pour se faire vacciner….
Mais Baghera c’était un chat avec un coeur grand comme ça, méfiant mais pas rancunier, timide mais curieux, prudent mais gourmand
Alors j’ai réussi quelques approches inoubliables, le faisant manger dans ma main (ou presque sans qu’il s’en rende compte.
J’ai aussi ce merveilleux souvenir d’un soir où distribuant les croquettes, tous les chats autour de mes jambes comme d’habitude, une caresse machinale sur le dos de chacun, et là, stupeur, Baghera qui fait un bond et moi aussi, parce que je venais de le caresser sans voir que c’était lui !
Il ne s’y attendait tellement pas et moi non plus !
Je ne sais pas lequel des deux a été le plus surpris
Ces dernières semaines, tu venais de plus en plus souvent dormir contre mon bras sur le canapé, l’air de rien.
Je garde en mémoire la douceur de ton poil contre ma peau, tes sauts de cabri dans le séjour, jouant tout seul <3
Et ton regard, si intense, si clair, si doux quand tu clignais des yeux en réponse à mes propres clignements ou à mes mots doux <3
Mon Baghera, mon Baggy, Baguérounet, Baggychat, Baggychou….<3
Je t’imaginais un jour montant sur mes genoux, te laissant caresser….
Je sais qu’on y serait arrivé, toi et moi, je le lisais dans tes yeux.
Mais ça ne se fera jamais.
Je crois que je ne t’oublierai jamais, mon Baggy, tu es dans mon coeur et s’il me fait si mal depuis 12 jours, si je le sens saigner, c’est sans doute que tu t’y accroches avec tes griffes et tes « crocs de vampire »
Merci pour ces deux belles années et demi passées ensemble, tu m’a appris tellement de choses sur les chats, que je croyais connaître.
Tu m’as appris à communiquer avec toi autrement que par les caresses.
Adieu mon beau chat, tu vas rejoindre Rox, Nutella, Brisbie et Duckie, qui m’ont eux aussi quittée cette année


Isabelle 

 

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