La problématique des chatons nés dans la rue au delà de 8 semaines : Brook et Lyne, l’histoire de 2 chatons sauvageons …

Pourquoi, parmi les règles de notre association, l’une d’elle dit qu’au delà de 8 semaines, nous ne sortons pas un chaton de la rue (né dans la rue d’une maman errante) ?

J’aimerais en parler aujourd’hui car nous vivons actuellement ce pourquoi j’ai édicté cette règle lorsque j’ai créé l’association, à l’époque avisée par une comportementaliste du chat qui œuvrait déjà pour une autre association de chats libres. Elle m’avait « formée » et alertée sur les risques que cela comportait.

Pour rappel, nous sommes une association de chats libres, dont la mission première est, autant que faire se peut, d’endiguer la prolifération des chats errants, par la stérilisation. Nous n’avons pas de locaux, pas de chatterie. Nous tentons d’améliorer le quotidien des chats des rues, de les protéger mais également, en évitant les naissances, d’améliorer le quotidien des riverains, qui peuvent être dérangés par les nuisances diverses et variées des chats non stérilisés.

Cela dit, nous tentons un maximum de retirer les petits bouts qui naissent dans la rue (ou ceux de chats domestiques non stérilisés, jetés dehors par les propriétaires parfois dès la mise bas …).

Les familles d’accueil pour des associations comme la nôtre sont des denrées rares. Être famille d’accueil ce n’est pas seulement accueillir des chatons, c’est faire un travail de sociabilisation à l’humain dans le but unique de les faire adopter, et surtout pas de sur-peupler nos FA avec des chatons qui ne seront pas adoptables et qui resteront ad vitam æternam chez leurs nounous. Résultat des courses, les FA arrêtent d’en prendre et cela devient de plus en plus compliqué de sortir des chatons de la rue, car plus de FA disponibles ou très peu …

La règle des 8 semaines maxi, lorsqu’ils sont sauvageons, c’est parce qu’au delà, la sociabilisation devient aléatoire. Parfois même 8 semaines, c’est trop tard. Pour ne citer que lui (mais nous en avons d’autres) BBLa, l’un des orphelins de la chatte noyée de la rue Zola, n’a jamais pu être sociabilisé, il a 3 ans, et je peux vous dire que la clinique qui s’occupe de lui en fait les frais à chaque rappel de vaccination, à tel point qu’on envisage de l’endormir pour faire ses rappels. J’arrive moi à le caresser au bout de 3 ans, mais pas longtemps ! Et à part à sa dernière consultation où il avait beaucoup de fièvre et mal à une patte, il ne m’a jamais mordue. Pourtant je l’ai eu avec son frère à l’âge de 7 semaines, pourtant j’en ai eu des bien plus difficiles, des bien plus coriaces, mais avec 1 semaine de moins, ça peut tout changer, vraiment …

Tout ce préambule (je ne sais pas faire court ! 😉 ) pour expliquer et illustrer avec un cas concret, nos refus aux riverains qui veulent absolument qu’on sorte des chatons âgés de 3 – 4 mois voire plus, de la rue.

Quand bien même on leur explique que c’est compliqué et surtout aléatoire, on a systématiquement les même réponses, « mais si ! je vous assure ! quand on les nourrit, on les caresse ». Et inlassablement, on leur répond : « oui, vous, parce qu’ils vous connaissent bien, qu’ils sont dans la rue, avec leurs repères, et leur mère ! » Plutôt que de le mettre dans une FA avec toute l’incertitude qu’il y a derrière, nous préférons les laisser dans la rue où ils ont leurs repères, et les stériliser à leur maturité sexuelle. Ce qui est l’essence même, ce que sont les fondamentaux, d’une association de chats libres.

Actuellement et ce depuis 2 mois environ, nous avons tout de même voulu tenter de donner leur chance à une fratrie de deux chatons, Brook (dans l’album des chatons à adopter) et Lyne, mâle ou femelle, nous ne savons pas encore. Selon les riverains, c’était ce chaton qui était le plus sociable, il s’avère qu’en Fa, c’est le plus dur, et à ce stade, on est absolument pas certain, de pouvoir le sociabiliser correctement pour le mettre à l’adoption.

Le petit Brook, roux et blanc, est devenu très câlin, mais uniquement dans sa cage ! Dès qu’il en sort, il devient farouche, ne vient pas quand on l’appelle, cela va prendre du temps mais on pense, on l’espère, quand même pouvoir le faire adopter.

Concernant son frère ou sa sœur, blanc et gris (en liberté dans une pièce car on ne pouvait plus le laisser en cage, il pétait un plomb, impossible de le caresser, c’était griffade assurée, normal quand on a connu que la rue …), je crains qu’on y arrive pas, et qu’il augmente le nombre de la tribu déjà présente dans sa FA. Actuellement en liberté dans une pièce, il passe son temps à se cacher dès que des humains rentrent dans la pièce … j’ai réussi à le prendre en photo, de loin, puis ultra zoomé …

Qu’on se le dise, on nous y reprendra plus !!! Même si on comprend bien la bonne volonté des riverains, et l’affect qu’ils y mettent ! Il n’en reste pas moins que le problème au-delà des 8 semaines demeure et que sur cette fratrie de deux chatons, nous craignons de ne pouvoir en faire adopter qu’un et ce n’est même pas certain.

Nous avons d’ailleurs un très bon indicateur qui valide ce que je viens d’expliquer, c’est qu’à la fin de chaque année, le nombre de chats et chatons présents en FA, soit en Fald, soit en attente d’adoption, reste stable : tjrs aux alentours de 30 répartis dans nos différentes FA. Et pourtant cette année, c’est pas moins de 171 chatons que nous avons sortis de la rue et fait adopter.

J’avais il y a un moment de cela, rédigé un article qui s’appelle le 1er ronron, où j’expliquais la sociabilisation et les limites qui s’imposaient avec l’âge, je vous invite à le lire, il est tjrs d’actualité !

Nadine

https://www.facebook.com/notes/l%C3%A9cole-du-chat-libre-de-saintes/le-premier-ronron-/726876237439160/?__xts__[0]=68.ARAEFziqE0QrdbkK5eOxo7t7UfNEuKjvEJ36D3JLzaw8ObF9hCr-FMffV0X3qg6ibSH6185Qs5aD2jtncazGrBWpfXXtwPjKX9q_ImBuZMJCJqTkEiUIptjXRM6kSQtQlzif2bf-Q33S_LisERcow9uKo8XALA7jjAVTfq0wZPa6S-D8ywLeSI0zuAUaFp4Bec3Gr8Fg3_kI3iG1IAkZNvLtX5xyc3SVbo_eX5tH3ha4Hyhcl4jVy967hnUlvVf194NJdzi_p5qaGHvbu8MMXWP3dRNkpQekb-TgzrzSN6WpSPDk5bl5n30aMaSRvE8Afw&__tn__=HH-R

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