Vous en ais-je déjà parlé ? Parce que dans les associations de chats libres, il a une signification toute particulière !

Peut être ne le savez-vous pas, mais les chatons 100 % de la rue, sont bien différents des chatons nés chez l’humain. Moi même, avant de m’immerger dans l’univers des chats errants, je ne pensais pas qu’il y avait une telle différence.

Les chatons qui sont nés chez vous, sont habitués dès leur naissance à l’environnement humain, et c’est très naturellement qu’à l’instar de leur maman, ils viendront à vous aisément, joueront sans méfiance et se câlineront à souhait en ronronnant de plaisir et dans une confiance absolue.

Il en est tout autrement avec nos petits chatons de la rue ! Ils doivent, avant d’être mis à l’adoption, passer par une période que nous appelons sociabilisation, c’est à dire que nous devons les « habituer » à l’humain, les rendre sociables avec l’homme.

Nous la différencions de la socialisation, qui est également une phase éducative, mais celle-ci est faite par la maman, ou à défaut, par d’autres chats adultes, ou entre chatons de même fratrie ; ils apprennent les « interdits », ou la « modération » de l’usage des griffes et des dents dans le jeu par exemple …

Je ne suis ni vétérinaire ni comportementaliste, donc ce que je dis n’engage que moi, merci de consulter des professionnels si vous voulez des informations précises et complètes sur le sujet !

Mais revenons à notre histoire du premier ronron !

Quand nous prenons en charge des chatons nés dans la rue d’une maman errante, ils sont très farouches, ont naturellement peur de l’humain et sont donc hostiles à notre approche. Ils crachent, ils sifflent, toutes griffes dehors, de vrais petits tigres ! En vérité, ils font bien plus de bruit que de mal, c’est juste qu’ils sont effrayés …

Chacun de nous à sa méthode pour les « apprivoiser ». Personnellement, je les laisse 24 h tranquilles à leur arrivée, le temps de se rassurer un peu. Puis un par un, je les prends, malgré les sifflades et crachouillis, les garde sur moi moins d’une minute, et je renouvelle autant de fois que possible dans la journée et tout au long de la première semaine. Je les attire aussi par le jeu et bien sûr par la nourriture avec des gourmandises.

A ce stade, il n’y a encore pas trop d’interactions, il faut continuer avec patience et assiduité … Puis, un jour, alors que machinalement vous caressez l’un des loupiaux qui reste d’ordinaire stoïque à vos câlins, le petit miracle se produit … Il vous accorde ce privilège du premier ronron ! Alors qu’avec un chaton déjà domestique le ronron est certes très agréable mais attendu comme quelque chose de naturel, celui du petit sauvageon est reçu comme un cadeau et vous met dans un état de béatitude !

J’ai à mes côtés une portée de 4 chatons qui avoisinaient les 6 semaines quand nous les avons attrapés le 22 juin dernier, soit depuis 2 semaines et demi. J’ai obtenu mon premier ronron de la petite Prunelle (la noire), en début de semaine dernière, puis ce fut le tour de la petite Funkie (rousse et blanche), et en fin de semaine celui de la douce Sweetie, l’écaille de tortue. Lotus, la grise, me faisait encore de la résistance jusqu’à hier soir, même si je la prenais aisément dans mes bras avec encore quelques crachouillis … Mais là, alors que je suis en train de rédiger cet article, elle vient de se coucher sur ma cuisse, j’ose machinalement la caresser, et ô miracle, j’entends un vrombissement ! Comme Funkie est à côté, je pense me tromper, donc j’insiste et le vrombissement augmente ; c’est bien ma Lotus qui ronronne et qui en redemande dès que j’arrête, en me donnant de petits coups de patte pour que je continue ! Voilà, c’est fait ! Je viens d’avoir le premier ronron de ma Lotus, mes 4 choupinets sont tous au diapason ! Que du bonheur ! La sociabilisation ne s’arrête pas là, il faut encore et encore les manipuler, inviter d’autres personnes à venir les voir et les prendre à leur tour. Les prendre un par un, jouer, au début avec un plumeau, puis avec les doigts.

Lorsque nous avons affaire à de vrais chatons 100 % de la rue, il est indispensable de les prendre avant l’âge de 8 semaines, au delà cela peut s’avérer difficile, long pour les familiariser totalement et très aléatoire. Ils finissent par être sociables avec la personne qui les a apprivoisés, mais il est difficile à ce stade, de les mettre à l’adoption, car ils « méconnaissent » les étrangers … C’est le constat que j’ai fait après 1 an d’expérience, avec 8 chatons devenus grands qui n’ont pu être adoptés car pas suffisamment sociables. Ils restent dans leurs familles d’accueil respectives et seront mis au parrainage.

Voilà, c’était mon article coup de coeur avec le premier ronron qui s’est tant fait attendre de la petite Lotus ! J’avais envie de partager ce moment de joie avec vous et de vous raconter un peu comment ça se passe avec les chatons de la rue quand nous les accueillons. Si d’aventure, vous décidez d’en adopter un, il aura ce petit plus dans son identité qui fera de lui un chat exceptionnel !

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